Laxatifs à prise orale utilisés contre la constipation

En cas de constipation persistante après modification de vos habitudes alimentaires, la prise de laxatifs par voie orale pourra vous aider à traiter plus efficacement votre constipation.

Ces laxatifs sont généralement délivrés sans ordonnance, mais notez bien que leur utilisation doit être limitée et ponctuelle, car ils peuvent à moyen terme devenir eux-même une cause de constipation, comme nous l’avons déjà expliqué.

Dans tous les cas, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien avant d’utiliser un laxatif, ils sauront vous conseiller et vous aiguiller vers celui qui sera le plus adapté à votre cas.

Il existe plusieurs sortes de laxatifs utilisés comme traitement de la constipation :

Les laxatifs de lest

Les laxatifs de lest se présentent généralement sous forme de poudre ou de granulés et sont composés de fibres alimentaires préparées ou de mucilages (un mucilage est une substance végétale qui gonfle au contact de l’eau et produit une substance visqueuse semblable à la gélatine, aux propriétés épaississantes, adhésives et adoucissantes).

Le principe de fonctionnement de ce type de laxatif est d’aider à augmenter le volume des selles, ce qui va déclencher le péristaltisme des intestins (action mécanique des intestins faisant progresser les selles dans le tube digestif vers le rectum en vue de leur expulsion). En effet, comme déjà expliqué dans d’autres articles, les fibres vont gonfler en se mélangeant à l’eau, formant ainsi des selles plus molles et volumineuses.

Notons que l’effet laxatif n’est pas immédiat, et il faut parfois attendre jusqu’à quelques jours avant d’obtenir les résultats de l’ingestion d’un laxatif de lest (généralement entre 12h et 3 jours). Il est également recommandé de boire beaucoup d’eau lors de la prise de tels laxatifs (l’action de l’eau étant essentielle afin de faire gonfler les fibres).

Les laxatifs de lest sont les laxatifs le plus doux pour les intestins. Ce sont ainsi les seuls laxatifs qui peuvent être utilisés à long terme sans trop de risques (ce qui n’est pas le cas des autres laxatifs).

Effets indésirables connus : ballonnements, flatulences, crampes abdominales. Afin de limiter ces effets, vous pouvez les intégrer de manière progressive à votre régime alimentaire, afin d’habituer en douceur vos intestins à leur action.

Exemple de laxatifs : Metamucil®, Mucivital®, Spagulax®, Normacol®, Karayal®, Inolaxine®, Normacol®, Prodiem®, Colosan® Mite, Agiolax mite®, Transilane®, Parapsyllium®, …

Exemple de laxatifs naturels : figues, graines de psylli, …

(listes de laxatifs non exhaustive fournies à titre indicatif uniquement, demandez conseil à votre pharmacien et lisez attentivement la notice avant toute utilisation)

Les laxatifs lubrifiants

Les laxatifs lubrifiants sont composés à base d’huiles minérales (il s’agit généralement de paraffine ou de vaseline). Ils peuvent être administrés par voie orale, mais également rectale.

Le but de ces laxatifs est comme leur nom l’indique de lubrifier les selles en les enduisant d’un film liposoluble qui retarde l’absorption d’eau et qui permet de les faire « glisser » plus facilement vers le rectum pour les évacuer plus facilement.

Il n’est pas vraiment recommandé d’utiliser ce type de laxatif si vous pouvez vous en passer, et ce encore moins à long terme. En effet, en enduisant la matière fécale et les parois de l’intestin de matière lubrifiante, ce type de laxatif peut à long terme diminuer l’absorption par le corps de certaines vitamines, comme les vitamines A, D, E ou K.

Effets indésirables connus : diarrhée (arrêter le laxatif dès que les selles deviennent trop molles), crampes à l’estomac, risque respiratoire d’inflammation des poumons, si l’huile est aspirée accidentellement dans les poumons lors de la prise du laxatif, ou si les huiles minérales parviennent à remonter l’œsophage (en cas de reflux gastro-oesophagien) et à pénétrer dans les poumons (surtout chez les personnes âgées).

Exemple de laxatifs : huile de paraffine, Lancoyl®, Laxamalt®, Lubentyl®, Melaxose®, Molagar®, Parlax®, Transitol®, …

(listes de laxatifs non exhaustive fournies à titre indicatif uniquement, demandez conseil à votre pharmacien et lisez attentivement la notice avant toute utilisation)

Les laxatifs émollients

Les laxatifs émollients sont composés de produits chimiques, principalement de Docusate Sodique ou de Docusate de Calcium.

Ils servent à ramollir les selles en favorisant le travail d’absorption d’eau par celles-ci, ce qui favorise leur passage et vous permet de les évacuer sans avoir besoin de forcer.

L’effet de ramollissement des selles n’est pas immédiat, et il peu falloir jusqu’à 3 jours pour que les selles deviennent plus molles.

Prenez garde également à ne pas prendre de produits contenant de l’huile minérale (tels que les laxatifs lubrifiants) dans les heures suivant la prise d’un tel laxatif émollient, car cela favoriserait l’absorption de ces huiles toxiques pour le corps par les intestins.

Effets indésirables connus : Consultez votre médecin en cas de mal de ventre intense, nausées et vomissements, éruption cutanée, diarrhée persistante (même après l’arrêt du laxatif)

Exemple de laxatifs : Colace®, Regulex®, Soflax®, Ex-Lax®, … (Docusate Sodique)  /  Surfak®, … (Docusate de Calcium)

(listes de laxatifs non exhaustive fournies à titre indicatif uniquement, demandez conseil à votre pharmacien et lisez attentivement la notice avant toute utilisation)

Les laxatifs osmotiques

Les laxatifs osmotiques sont le type de laxatifs le plus répandu et utilisé en cas de constipation. Ce sont des laxatifs généralement constitués à base de sel (sulfate de sodium, sulfate de magnésium, …), de sucres non assimilables par l’intestin (lactulose, mannose, mannitol, sorbitol, …), ou de lait de magnésie (hydroxyde de magnésium).

Le but de ces laxatifs est d’attirer au maximum l’eau dans les selles et de l’y retenir, ce qui permet de ramollir les selles et ainsi comme déjà vu de faciliter le transit intestinal et l’évacuation de la matière fécale. Ils peuvent également avoir comme effet une production de gaz intestinaux plus importante, ce qui favorise le processus d’expulsion des selles en augmentant la pression dans le rectum.

L’effet des laxatifs osmotique est généralement plus rapide que les autres types de laxatif. L’effet laxatif peut ainsi être constaté rapidement, au plus tôt 1 à 2 heures après ingestion. Il peut toutefois  selon les personnes et les préparations être un peu plus long à agir (jusqu’à 1 ou 2 jours).

Comme la plupart des laxatifs, il n’est cependant pas conseillé d’utiliser les laxatifs osmotiques à long terme, car ils peuvent faire entrer le patient dans un cercle vicieux et engendrer une constipation encore plus importante qu’avant le traitement.

Effets indésirables connus : diarrhée, crampes, flatulences, déshydratation (en cas de fortes doses)

Exemple de laxatifs : Miralax®, Apilaxe®, Carbonex®, Forlax®, Hepargitol®, Importal®, Lactulose®, Macrogol®, Movicol®, Sorbilene®, Sorbitol®, Cololyt®, Importal®, Duphalac®, …

(listes de laxatifs non exhaustive fournies à titre indicatif uniquement, demandez conseil à votre pharmacien et lisez attentivement la notice avant toute utilisation)

Les laxatifs stimulants irritants

Les laxatifs stimulants agissent directement sur les muscles de l’intestin et la muqueuse intestinale. Ils stimulent et augmentent la sécrétion d’eau et d’électrolytes, ce qui augmente les contractions du tube digestif (péristaltisme).

L’effet est généralement rapide.

Cependant, il est très fortement déconseillé d’utiliser ce type de laxatif, même à court ou moyen terme, car ils sont très irritants pour la muqueuse du côlon et peuvent provoquer une inflammation de la paroi intestinale. Il faut donc particulièrement les éviter en cas de constipation chronique où ils seraient pris sur le long terme.

Il pourront être utilisés avec précaution dans de rares occasions, par exemple avant une intervention chirurgicale où il serait nécessaire de vider les intestins rapidement. Dans tous les cas, ne pas en consommer plus d’une ou deux semaines sans contrôle médical associé.

Effets indésirables connus : diarrhée, crampes abdominales, brûlures rectales

Exemple de laxatifs : Agiolax®, Arkolax®, Contalax®, Dulcolax®, Laxafit®, Peristaltine®, Prontolax®, Tonilax®, …

(listes de laxatifs non exhaustive fournies à titre indicatif uniquement, demandez conseil à votre pharmacien et lisez attentivement la notice avant toute utilisation)